Zoom sur les arnaques et pratiques douteuses de certaines agences web

11 min de lecture

Sites “gratuits”, contrats flous, maintenance fantôme… Certaines agences web jouent encore avec les limites du légal. Voici les arnaques les plus courantes en 2025 et comment les éviter avant de signer.

Mis-à-jour par Camille Deneu le 28 octobre 2025
Sommaire
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Chez La Fabrique du Net, on reçoit chaque semaine des témoignages d’entrepreneurs déçus par leur prestataire web : promesse d’un site “pas cher” qui finit à 15 000 €, contrats illisibles, maintenance fantôme ou codes sources inaccessibles.

Bonne nouvelle : toutes les agences web ne sont pas à fuir. Mais certaines pratiques, elles, le sont clairement.

Dans cet article, on fait le point sur les arnaques et pratiques douteuses les plus courantes en 2025, comment les repérer avant qu’il ne soit trop tard – et surtout, comment vous protéger grâce à quelques clauses simples et bons réflexes.

Exemple type

L’agence Axecibles a fait l’objet de plus de 50 contentieux selon Pappers.

Son modèle ? Un site “gratuit” ou “à petit prix” qui se transforme en contrat de location sur 3 à 4 ans, avec loyers mensuels et sortie quasi impossible.

De nombreux clients dénoncent aussi la suppression d’avis négatifs en ligne.

👉 Un exemple typique de la vente one-shot déguisée, encore bien vivante en 2025.

Le minimum légal à connaître

Avant de parler “arnaques”, un petit détour par le droit s’impose.

Parce que si le mot arnaque n’existe pas dans le Code civil, la loi encadre très bien ce type de dérive – il suffit juste de savoir reconnaître les signaux.

La “pratique commerciale trompeuse”

C’est l’un des fondements du Code de la consommation (article L121-2).
Une agence est en tort dès lors qu’elle :

  • cache une information essentielle (par exemple, le caractère payant d’un devis) ;
  • présente de manière trompeuse une offre (“site gratuit”, “offre exclusive aujourd’hui”) ;
  • ou omet volontairement des conditions importantes du contrat.

👉 En clair : si vous n’auriez pas signé si tout avait été transparent, il y a tromperie.

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Source : Legifrance

Le “dol” (version juridique de la manipulation)

Le Code civil (article 1137) parle de dol pour désigner les “manœuvres ou mensonges ayant déterminé le consentement”.

Autrement dit : si le commercial vous pousse à signer en vous cachant délibérément certaines clauses (leasing, propriété du code source, etc.), le contrat peut être annulé.

Source : Légifrance

Attention

C’est au client de prouver l’intention trompeuse (échanges, emails, témoignages).

C’est donc long et incertain – d’où l’importance de repérer les signaux faibles avant de signer.

Ce que ça change pour vous

Pas besoin d’être juriste pour se protéger :

  • Lisez les conditions avant de signer, surtout les clauses financières et de propriété.
  • Refusez de signer plusieurs contrats différents sans explication.
  • Demandez les noms exacts des sociétés impliquées (agence, financeur, hébergeur).
  • Et surtout, gardez des traces écrites : un mail vaut de l’or en cas de litige.

👉 Une bonne part des “arnaques d’agences web” sont déjà illégales, mais elles passent encore faute de vigilance ou de clarté contractuelle.

🚨 Les 6 arnaques et pratiques douteuses qu’on voit encore en 2025

Le “site gratuit” financé en location financière (vente one-shot)

C’est l’arnaque historique du web, mais elle fait toujours des victimes en 2025.
Le scénario est rodé : on vous promet un site “gratuit” en échange d’un peu de visibilité pour l’agence, ou d’un partenariat publicitaire. En réalité, vous signez deux contrats :

  1. un pour la création du site,
  2. un autre – souvent dissimulé — avec un organisme de leasing.

Résultat : votre site “offert” devient un crédit déguisé, avec des loyers sur 36 à 48 mois pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros. Et comme le contrat est tripartite (agence + financeur + vous), impossible de le casser sans payer l’intégralité des échéances.

Au final, vous payez un site basique, mal conçu, non transférable, et vous ne possédez ni le code source, ni le nom de domaine.

À vérifier avant de signer

  • Le chèque ou le virement est bien à l’ordre de l’agence, pas d’un tiers.
  • Le contrat mentionne clairement le droit de rétractation (14 jours).
  • Vous disposez d’un descriptif détaillé du livrable (pages, CMS, accès).
  • Clause de sortie : vous devez rester propriétaire du site et du domaine.
image

Source : Reddit

Le devis payant… non annoncé

Un devis peut être payant — mais seulement s’il est clairement indiqué.
Certaines agences envoient un devis “gratuit” puis vous facturent une “pré-étude” ou un “temps de cadrage” sans jamais l’avoir mentionné.
Résultat : vous recevez une facture imprévue, souvent modeste (quelques centaines d’euros), mais juridiquement solide si vous avez signé le document.

Un devis payant n’a rien d’illégal, à condition qu’il soit :

  • annoncé à l’avance,
  • accepté explicitement,
  • et déductible si vous poursuivez le projet avec l’agence.

À vérifier avant d’accepter un devis

  • La mention “devis payant – déductible si commande” apparaît clairement.
  • Vous avez une estimation du coût (forfait ou taux horaire).
  • Aucun paiement ne peut être exigé sans accord écrit.

Propriété : nom de domaine, code source, contenus

C’est le classique qui fait le plus mal après coup. Sur le papier, vous avez “acheté un site” – dans les faits, vous n’en êtes souvent que locataire. 

Beaucoup d’agences conservent la propriété du code source, du design, voire du nom de domaine. Et au moment de changer de prestataire, tout bloque. Impossible de migrer le site, de récupérer les fichiers, ni même de garder votre adresse web. 

⚠️ Certains clients découvrent qu’ils doivent “racheter” leur propre site… ou tout recommencer à zéro.

Le problème vient du contrat : sans clause explicite de cession de droits patrimoniaux, c’est l’agence qui détient les droits d’exploitation.
Et côté domaine, si le nom est enregistré au nom de l’agence, elle peut le garder ou le revendre.

À vérifier avant de signer

  • Le nom de domaine est enregistré au nom de votre société (testez sur whois.afnic.fr).
  • Le contrat inclut une cession de droits d’auteur sur le code, les visuels et les contenus.
  • Vous avez les identifiants complets (hébergement, Analytics, Ads, Search Console…).
  • En cas de rupture, l’agence s’engage à transmettre tous les livrables.
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Source : Whois

CMS maison & dépendances techniques

C’est la dépendance déguisée la plus subtile. Certaines agences développent encore leur propre CMS “maison”, présenté comme “plus sécurisé” ou “plus simple que WordPress”. En réalité, c’est souvent un système fermé, non documenté, impossible à reprendre par un autre prestataire.

👉 À chaque évolution, bug ou refonte, vous êtes pieds et poings liés à l’agence.
Changer de partenaire devient quasi impossible sans tout refaire – code, base de données, back-office inclus.

Ce type de verrouillage n’est pas toujours mal intentionné, mais il crée une dépendance technique coûteuse

En 2025, la tendance est à la transparence : les bonnes agences livrent une doc claire, des accès complets et un droit de réversibilité (export du code, BDD, médias).

À vérifier avant de signer

  • Le CMS utilisé est ouvert et reconnu (WordPress, Webflow, Shopify, Drupal…).
  • Vous avez un accès total à l’admin et aux fichiers.
  • Le contrat prévoit une clause de réversibilité : export du code, de la base de données et des médias.
  • L’agence vous fournit une documentation technique à la livraison.

Le TJM qui gonfle en cours de route

C’est l’arnaque “douce” mais redoutablement efficace. Tout commence par un devis attractif, avec un forfait clair et un tarif journalier raisonnable.

Puis, une fois le projet lancé, le ton change : “le périmètre a un peu évolué”, “on passe sur un profil plus senior”, “il faut un suivi plus régulier”…

👉 Le TJM (tarif journalier moyen) grimpe en silence, parfois de +30 à +50 %, et la facture finale explose sans que vous ayez validé quoi que ce soit.

Le plus vicieux, c’est que tout reste plausible : la charge augmente, le besoin évolue, le projet s’étale… sauf qu’aucun avenant n’a été signé.
Les agences sérieuses fixent leurs conditions noires sur blanc : TJM par profil, seuils de dépassement, règles de réévaluation (souvent à partir de +10 % de charge).

À vérifier avant de signer

  • Le devis détaille le TJM par profil (junior, confirmé, senior).
  • Toute hausse de tarif nécessite un avenant écrit et signé.
  • Le contrat précise un seuil de tolérance (ex : >10 % d’écart = renégociation).
  • Méfiez-vous des “petites régies mensuelles” sans cadrage précis : c’est un piège à rallonge.

La maintenance “fantôme”

C’est la ligne discrète du devis qui finit par coûter cher. Beaucoup d’agences incluent une maintenance mensuelle – sans préciser ce qu’elle couvre vraiment. Vous payez chaque mois, mais personne ne sait exactement pour quoi.

Aucune trace de mise à jour, pas de reporting, et parfois même… pas de sauvegarde. Et quand un bug survient, on vous explique que “ce n’est pas inclus dans la maintenance”, qu’il faut un devis supplémentaire.

La maintenance n’a rien de superflu : c’est ce qui garantit la sécurité, la stabilité et la conformité RGPD du site. Mais elle doit être documentée, mesurable et traçable.

En 2025, les contrats pros précisent le contenu du service (sauvegardes, monitoring, support, MEP de sécurité), un SLA (temps de réponse, rétablissement) et un point de contact clair.

À vérifier avant de signer

  • Le contrat détaille les prestations incluses : mises à jour, sauvegardes, support, correctifs.
  • Il mentionne un SLA (temps de réponse, délais d’intervention, dispo week-end…).
  • Vous recevez un reporting régulier des interventions.
  • En cas d’hébergement managé (ex. Shopify, Webflow), demandez qui fait quoi entre la plateforme et l’agence.
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Exemple de clause de maintenance transparente. Ici, l’agence détaille noir sur blanc les interventions prévues : nombre de jours inclus, type d’actions, délais de réponse précis, et report possible des jours non utilisés.

Arnaque ou simple conflit ? La frontière n’est pas toujours nette

Soyons honnêtes : toutes les mauvaises expériences avec une agence web ne relèvent pas de l’arnaque.

Chez La Fabrique du Net, on reçoit chaque mois des dizaines de témoignages de porteurs de projets déçus. Et dans beaucoup de cas, le problème vient autant de mauvaise communication que de mauvaise foi.

  • Une arnaque, c’est quand l’agence dissimule volontairement une information clé pour provoquer la signature – contrat de leasing caché, faux “site gratuit”, frais dissimulés.
  • Un conflit, c’est quand les attentes divergent, souvent parce que le besoin a mal été cadré au départ.

Voici les conflits les plus fréquents qu’on observe encore en 2025 👇

Retards de livraison et manque de réactivité

Toujours le même scénario : le client attend des nouvelles, l’agence avance “en interne”.
En 2025, les pros utilisent des outils de suivi (Asana, Monday, Notion) pour donner de la visibilité en temps réel. Si ce n’est pas le cas, alerte rouge.

Cahier des charges qui évolue en cours de route

Le client ajoute des fonctionnalités “évidentes”, l’agence parle de “hors périmètre”.
C’est le conflit n°1. Le seul antidote : un brief détaillé et validé par les deux parties avant démarrage.

Niveau de finition décevant

Certains clients veulent du “pixel perfect” au prix d’un site vitrine basique.
Inversement, certaines agences sous-traitent à des profils juniors sans le dire.

👉 Une maquette validée et un devis précis par poste évitent 90 % des tensions.

Bugs et phase de recette qui s’éternise

Les clients découvrent les défauts en fin de projet, quand le budget est épuisé.
La bonne pratique : une phase de test bornée dans le contrat, avec critères d’acceptation clairs.

Paiements en retard ou bloqués

Côté agences, c’est la plaie. D’où l’importance d’un échéancier précis (souvent 30 % à la signature, 40 % à la livraison, 30 % à la mise en ligne) et d’une clause de suspension en cas d’impayé.

À retenir
  • Une arnaque repose sur la dissimulation volontaire d’informations.
  • Un conflit découle d’un cadrage ou d’une communication insuffisants.
  • Dans les deux cas, le contrat est votre seul bouclier.

Un bon devis, un cahier des charges clair et un suivi transparent valent mieux que n’importe quel recours juridique.

En conclusion – Entre vigilance et confiance

Les arnaques d’agence web font toujours parler d’elles, mais la réalité du terrain est plus nuancée. La majorité des agences travaillent sérieusement, simplement… dans un cadre parfois mal défini. Et c’est là que les ennuis commencent.

Les pratiques douteuses existent encore – contrats flous, CMS fermés, leasing déguisé – mais elles reculent. Les vrais problèmes, eux, viennent surtout du manque de clarté : pas de cahier des charges, pas de livrables définis, pas de suivi.

👉 La clé, ce n’est pas la méfiance systématique, mais la vigilance contractuelle.
Avant de signer, demandez :

  • Qui détient le nom de domaine ?
  • Que couvre la maintenance ?
  • Quelles sont les conditions de sortie ?

Chez La Fabrique du Net, on le voit tous les jours : les projets qui se passent bien sont ceux où tout est écrit, partagé, et relu avant de commencer. La transparence n’empêche pas la confiance – elle la construit.

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