L’internet. Le Cloud. Il est facile de les considérer comme des concepts virtuels. Après tout, notre connexion est largement invisible. Mais les données que nous envoyons et recevons tout au long de la journée sont collectées, traitées, stockées et échangées dans de vastes centres de données à travers le monde. Les superordinateurs qui les alimentent fonctionnent en permanence et sont souvent en surchauffe. À leur tour, ils sont refroidis par des systèmes de refroidissement géants alimentés par l’électricité. Peu d’entre eux fonctionnent à l’énergie verte. Collectivement, le web représente 2 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre. C’est l’équivalent de l’industrie aéronautique mondiale ou du total des émissions émises par l’Allemagne, le sixième pays le plus polluant au monde.
Chaque fois qu’une personne lance une page web, elle émet 20 milligrammes de CO2 par seconde. Pour les sites plus complexes, cela peut aller jusqu’à 300 milligrammes. Le nombre d’internautes dans le monde ne cesse de croître, ce qui accentue l’importance de l’écoresponsabilité numérique. Mais avec l’augmentation constante de la population mondiale et le nombre croissant de personnes ayant accès à Internet, le nombre d’ordinateurs et de centres de données devrait augmenter de façon spectaculaire.
Alors que pouvons-nous faire pour y remédier ? La Fabrique du Net vous donne 11 conseils pour rendre votre site web écoresponsable.
Créez des sites Web sans carbone
La taille moyenne d’une page web continue d’augmenter chaque année, ce qui accroît naturellement l’empreinte carbone du web. Avec le transfert de plus de données, notre empreinte carbone a naturellement augmenté avec elle. En tant que concepteurs, développeurs et créateurs de sites sur le web, nous avons la possibilité de réduire cet impact. Il y a plusieurs domaines clés dans lesquels nous pouvons apporter des changements petits mais significatifs, et tout ce qu’il faut vraiment, ce sont quelques ajustements de nos flux de travail. Pour créer des sites web écoresponsables et durables, suivez ces meilleures pratiques :
#1 Optimisez les images pour réduire leurs tailles
Les images hautes résolution sont fantastiques sur un site Web, mais elles sont aussi l’une des plus grandes charges en termes de temps de chargement et de consommation d’énergie. Heureusement, la compression des images est l’un des moyens les plus faciles d’alléger cette charge. Faites attention aux images que vous incluez. Ont-elles un but précis ou sont-elles simplement belles ? N’utilisez que les images dont vous avez vraiment besoin et réduisez leur résolution et leur qualité autant que possible. Utilisez ensuite un outil tel que Squoosh, ImageOptim, ou des solutions intégrées comme l’optimisation automatique d’images proposée par des CDN modernes (ex : Cloudflare Images, Imgix) avant de les télécharger sur le site.
#2 Soyez stratégique avec les vidéos
Il n’y a qu’une chose qui soit pire que les images lorsqu’il s’agit de la performance et de l’efficacité d’un site web. Et ce sont les vidéos. Mais l’utilisation de la vidéo a explosé ces dernières années, car elle est si efficace pour susciter l’engagement et capter notre attention de plus en plus réduite. Il y a plusieurs choses que vous pouvez faire pour minimiser son impact négatif. Encore une fois, limitez les vidéos sur votre site à ce qui est absolument nécessaire et utilisez la résolution la plus basse possible. Privilégiez l’intégration via des plateformes spécialisées qui optimisent la diffusion (comme YouTube, Vimeo, ou des solutions de streaming adaptatif), désactivez la lecture automatique et proposez des alternatives statiques lorsque possible. Réfléchissez bien à la nécessité ou non d’un fond vidéo.
#3 Utilisez le « Lazy Load » natif du navigateur (via l’attribut loading="lazy") ou des solutions JavaScript modernes pour les images et médias
Le Lazy Load signifie que les images et les autres médias ne sont chargés que lorsque c’est nécessaire. Tout ce qui se trouve comme contenu au début se charge instantanément lorsqu’un utilisateur atterrit sur la page, mais le reste n’apparaît qu’au fur et à mesure qu’il défile vers le bas. Ainsi, si un utilisateur ne fait pas défiler la page jusqu’en bas, toutes les images n’ont pas besoin d’être chargées. Cela permet d’économiser de l’énergie et de charger les sites web plus rapidement, ce qui est un avantage supplémentaire pour votre référencement naturel.
#4 Améliorez votre référencement naturel
Bien qu’il soit difficile d’estimer précisément l’empreinte carbone d’une recherche en ligne, chaque requête consomme de l’énergie. Réduire le nombre de recherches inutiles en proposant des contenus pertinents permet de limiter cet impact. Bien sûr, vous ne pouvez pas réduire l’empreinte carbone de Google tout seul, mais vous pouvez essayer de donner aux utilisateurs ce qu’ils recherchent, afin qu’ils n’aient pas à chercher et à charger de nouvelles pages encore et encore. C’est aussi mieux pour vos conversions !
A ce sujet, nous vous conseillons de découvrir notre article complet sur les 10 étapes à suivre pour l’audit UX et SEO de votre site.
#5 Mettez en place la mise en cache de votre site Web
La mise en cache consiste à télécharger des éléments de page partagés, tels que JavaScript, CSS et images, et à les stocker plus près de l’utilisateur. Lorsque l’utilisateur revisite la page, il peut récupérer ces données à partir de l’emplacement du cache plutôt que d’interroger à nouveau le serveur web. Cela améliore les performances d’un site web et minimise le transfert de données.
#6 Simplifiez votre conception
Chaque requête de serveur consomme de l’énergie aux deux extrémités. Plus le transfert est important, plus la consommation d’énergie est importante. Les designs simples peuvent être élégants et efficaces. La simplification de votre site est non seulement écologique, mais aussi conviviale. Certains des blogs les plus populaires ont un design très simple et minimaliste. C’est une étape supplémentaire vers un site web écoresponsable.
#7 Considérez vos couleurs
Les écrans d’ordinateur utilisent l’énergie pour afficher les couleurs. Avec la généralisation des écrans OLED sur de nombreux appareils, les couleurs sombres (notamment le noir) consomment désormais moins d’énergie sur ces écrans. Concevoir un site compatible avec le mode sombre et clair permet de s’adapter aux préférences des utilisateurs et d’optimiser la consommation énergétique selon le type d’écran. Bien que chaque page chargée ne permette d’économiser qu’une petite quantité d’énergie, sur le long terme, elle s’additionne.
#8 Supprimez ce dont vous n’avez pas besoin
Effectuez périodiquement un nettoyage de votre site web et supprimez tout ce que vous n’utilisez pas. Cela inclut les thèmes et plugins inutilisés, les anciennes révisions d’articles, les médias non référencés, les catégories et balises obsolètes, les commentaires indésirables, les liens rompus, ainsi que les scripts ou polices externes non essentiels. Plus votre site est rationalisé, moins il consomme d’énergie.
#9 Améliorez la navigation sur le site pour faciliter la recherche d’informations
Un site volumineux et peu pratique, avec une structure de navigation peu claire, risque de semer la confusion et d’ennuyer vos utilisateurs. Mais ce n’est pas le seul inconvénient. Il augmente également le temps que les gens passent à cliquer sur le site pour trouver l’information dont ils ont besoin. Prenez le temps de réfléchir aux personnalités de votre public et à leurs besoins, et mettez en place une structure de navigation claire et logique afin que les visiteurs puissent passer directement aux éléments qu’ils souhaitent.
#10 Promouvez un mode de vie plus écologique
La source d’information la plus fiable de cette génération est l’internet. Aujourd’hui, les sites web sont bien plus consultés que les formes traditionnelles de médias comme les journaux et les magazines.Vous pouvez utiliser votre site Web pour promouvoir une pratique ou une initiative écologique spécifique que votre entreprise met en œuvre. Bien entendu, cela dépendra de ce que vous essayez d’accomplir. Une méthode consiste à commencer à éduquer les lecteurs sur les mesures simples à prendre pour réduire tout impact négatif sur l’environnement. Quelque chose d’aussi simple que d’éteindre les lumières, d’utiliser des ampoules et des appareils à faible consommation d’énergie, ou d’endormir son ordinateur peut faire la différence.
#11 Choisissez un hébergeur Web écologique
Les serveurs, les centres de données et les systèmes de refroidissement consommant tous de l’électricité, trouver une entreprise qui utilise des énergies renouvelables contribue grandement à minimiser l’impact environnemental de votre site Web. L’hébergement de sites web écologiques est encore en train de trouver ses marques, et trouver un hébergeur qui combine de solides performances, un bon service clientèle et qui utilise des énergies renouvelables peut être un défi. De nombreuses sociétés d’hébergement n’exploitent pas leurs propres centres de données, ce qui signifie qu’elles ont moins de contrôle sur la façon dont ces serveurs sont gérés. Cependant, vous pouvez chercher un hébergeur qui s’engage publiquement sur l’utilisation d’énergies renouvelables et la réduction de son empreinte carbone. De nombreux hébergeurs majeurs (tels que ceux utilisant Google Cloud Platform, AWS, Microsoft Azure ou OVHcloud) mettent désormais en avant leurs initiatives écologiques et leur transparence sur la provenance de leur énergie. Privilégiez les hébergeurs qui publient des rapports environnementaux et qui sont certifiés par des labels reconnus.
Conclusion
La réduction de l’impact environnemental du web nécessite un changement d’orientation fondamental de l’ensemble de l’industrie. Cependant, en mettant en œuvre ces changements simples, nous pouvons tous contribuer à rendre les sites web écoresponsable et plus respectueux de l’environnement. En outre, ces changements améliorent également l’expérience utilisateur et le référencement d’un site, ce qui en fait un site » gagnant-gagnant-gagnant » !
Questions fréquentes
Quels sont les premiers leviers concrets à activer pour rendre un site web plus écoresponsable ?
Sur le terrain, la première étape consiste presque toujours à faire un audit de l’existant. Par expérience, la majorité des sites sur lesquels on intervient présentent un poids de page bien supérieur à la moyenne, dû à des images non optimisées et à des scripts inutiles. Un client e-commerce qu’on a accompagné a réduit de 40% la taille de ses pages (et son empreinte carbone) rien qu’en compressant ses images et en supprimant des plugins obsolètes. L’autre levier rapide, c’est l’optimisation de l’hébergement : migrer vers un hébergeur ‘green’ peut immédiatement améliorer l’impact environnemental, mais attention à bien vérifier les certifications des fournisseurs. On conseille aussi, en amont, de réfléchir à la sobriété dans la conception : éliminer ce qui n’apporte pas de valeur utilisateur, c’est un vrai changement de mindset qu’il faut accompagner dans les équipes.
Quels freins rencontrent les équipes lors de la refonte d’un site en mode éco-conception ?
Lorsqu’on aborde l’éco-conception, le principal frein observé vient souvent d’une méconnaissance du sujet, aussi bien côté technique que marketing. Beaucoup pensent que cela va nuire à l’expérience utilisateur ou au design, alors qu’en réalité, la sobriété améliore souvent la navigation. Un retour terrain marquant : chez un éditeur SaaS, la direction craignait de perdre en attractivité graphique, mais en travaillant avec les designers, on a conservé l’identité tout en divisant par deux le nombre de requêtes. Autre blocage classique : la résistance au changement dans les équipes. Il faut accompagner, former et montrer que l’éco-conception n’est pas une contrainte supplémentaire, mais une opportunité d’optimiser le site sur tous les plans.
Comment mesurer concrètement l’empreinte carbone de mon site avant/après optimisation ?
Sur plusieurs missions, on utilise systématiquement des outils comme EcoIndex ou Website Carbon Calculator pour avoir un point de départ chiffré. L’écart avant/après est souvent bluffant : sur un projet institutionnel, le score EcoIndex est passé de E à B en moins de trois semaines, juste en optimisant les médias et en minifiant les fichiers CSS/JS. Mais il faut aller au-delà du simple chiffre : on analyse aussi la consommation réseau via les outils de développement Chrome, pour déceler les points de friction sur mobile. Ce qui marche, c’est de documenter chaque étape pour montrer aux parties prenantes l’impact réel des actions prises – ça motive les équipes et facilite la communication interne.
Quels bénéfices concrets ont observé vos clients après avoir rendu leur site plus écoresponsable ?
Au-delà de l’impact environnemental, nos clients constatent assez vite des gains en performance : temps de chargement réduit, meilleure accessibilité sur mobile, et même un bonus SEO. Un site média avec lequel on a travaillé a vu la durée moyenne de visite augmenter de 20% après simplification de son interface. Sur le plan de l’image, la communication sur l’engagement écoresponsable fidélise une partie des utilisateurs sensibles à ces enjeux – une collectivité locale a noté un meilleur taux de satisfaction dans ses enquêtes annuelles. Enfin, côté technique, la maintenance s’en trouve souvent facilitée grâce à des architectures plus légères.
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