Qu’est-ce que la matrice des risques et comment la créer ?

14 min de lecture
Mis-à-jour par Franck Mairot le 16 juillet 2025
Sommaire
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Évaluez-vous la gestion des risques au sein de votre entreprise ? En 2025, les PME et ETI sont confrontées en moyenne à 4 types de risque par an. Pourtant, seuls 4 dirigeants sur 10 considèrent que c’est un élément de compétitivité ! Ce constat est étonnant puisque ces risques jouent la sécurité des employés, leur fidélisation, la pérennité de l’entreprise et son image. 

Matrice des risques : anticiper les menaces, sécuriser vos projets

Trop d’entreprises subissent au lieu d’anticiper
La matrice des risques est un outil simple et visuel pour hiérarchiser les menaces selon leur probabilité et leur gravité.

Comment ça marche ?

  • Listez les risques (opérationnels, humains, financiers…)
  • Évaluez leur impact et leur fréquence
  • Classez-les dans une grille 5×5 avec un code couleur (vert à rouge)
  • Priorisez les actions correctives

Pourquoi c’est utile ?

  • Identifier les vrais dangers en amont
  • Éviter les blocages, pertes ou crises imprévues
  • Adopter une démarche proactive (audit, projet, transformation…)

À retenir : la matrice des risques est un réflexe simple à adopter pour piloter avec lucidité. À intégrer dans tous les projets, qu’ils soient agiles ou non.

Déterminer les menaces qui pèsent sur une entreprise et les hiérarchiser permet de les anticiper et de les contrôler. Comment procéder ? Avec un outil simple : la matrice des risques. Cette grille est utile pour identifier les risques, les classifier et mesurer leur impact. 

Dans cet article, découvrez l’intérêt de son utilisation, comment la réaliser ainsi que des exemples concrets.

Qu’est-ce qu’une matrice des risques ?

Définition de la matrice de risques

matrice des risques exemples
Exemple de matrice des risques 5 x 5 – Source : Safety Culture

La matrice des risques désigne un outil utilisé pour l’évaluation des risques en fonction de leur probabilité et de leur gravité. Par son caractère visuel, elle permet d’avoir une vue d’ensemble des risques encourus par l’entreprise. Elle est donc employée en gestion de projet pour l’analyse des risques liés à un événement. 

Un modèle de matrice des risques reprend le plus souvent une grille 5 x 5. Elle comprend 2 axes. L’axe Y concerne la probabilité des risques et l’axe X leur gravité. La matrice comprend les éléments suivants : 

  • Les catégories de risques, qui sont réparties sur 4 zones principales et désignent des risques faibles, modérés, élevés, et critiques. 
  • Un code couleur selon le niveau de risque :  vert, jaune, orange, rouge. 

À quoi correspond le code couleur utilisé ? 

Couleur Niveau de risques
Rouge Risque très élevé
Orange Risque élevé
Jaune Risque moyen
Vert Faible
Bon à savoir :

La matrice des risques est un outil recommandé par l’OSHA (Occupational Safety and Health Administration) et l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) dans leurs directives 2025 pour la prévention des risques en entreprise. Ces agences sont chargées de faire respecter la réglementation au travail.

Pourquoi utiliser une matrice des risques dans un projet ?

La matrice d’évaluation des risques permet de visualiser les menaces et de les prévenir. Ainsi, cet outil de gestion de projet est nécessaire pour : 

  • Classer les menaces en fonction de leur gravité et d’en avoir une vue d’ensemble ;
  • Se préparer aux risques potentiels de manière proactive en définissant les stratégies possibles pour les éviter ; 
  • Prioriser les actions à mettre en place pour prévenir les menaces, notamment celles qui ont un risque plus élevé ;
  • Suivre le niveau de risques au fil du temps en fonction de l’évolution de leur environnement. 
Bon à savoir :

La norme ISO 31 000 est utilisée en management du risque. Elle concerne les entreprises appartenant à un secteur réglementé ou soucieuses de la gestion des risques. Elle offre un cadre et des processus à suivre pour garantir la conformité et la sécurité des travailleurs

Servez-vous de cette matrice de probabilité des risques si : 

  • Vous préparez un audit de sécurité ;
  • Vous lancez un nouveau projet ou événement ;
  • Vous prévoyez une réorganisation du travail ou l’intégration de nouveaux process ;
  • Vous rencontrez un problème récurrent et vous souhaitez en analyser les causes ;
  • Vous souhaitez mettre en place une démarche d’amélioration continue.
La matrice des risques limite les risques ?

L’utilisation d’une matrice des risques pourrait potentiellement réduire les incidents majeurs de 20 à 30 %. Elle pourrait aussi améliorer l’efficacité des projets de 20 à 25 %.

Types de risques à inclure dans une matrice des risques

Différents registres de risques peuvent être inclus dans cette matrice d’impact : 

  • Les risques humains qui portent atteinte à la santé physique ou mentale des travailleurs ; 
  • Les risques opérationnels qui regroupent les erreurs humaines, les pannes d’équipement ou les interruptions de la chaîne d’approvisionnement ;
  • Les risques financiers, tels que la hausse des coûts, les problèmes de trésorerie ou la perte de clients ou de financement  ; 
  • Les risques liés à la main-d’œuvre : difficultés à trouver du personnel qualifié ou à le fidéliser ; 
  • Les risques cyber : fuite ou vol de données, piratage, panne du système d’information ; 
  • Les risques environnementaux : catastrophe naturelle ou pollution pouvant impacter un site d’exploitation.

Comment créer une matrice des risques ?

Étape 1 : Identifier les risques

La première étape est de réaliser une liste des risques encourus par l’entreprise. Comment faire ? Vous pouvez utiliser différents outils de gestion de projet, tels que : 

  • Le diagramme d’Ishikawa : ce diagramme en arête de poisson permet d’identifier le risque et les facteurs qui jouent sur celui-ci. Enfin, il doit établir comment vous pouvez réduire le risque. 
  • Une séance de brainstorming avec le chef de projet et ses collaborateurs ;
  • Une analyse SWOT qui analyse les opportunités, menaces, faiblesses et forces de l’entreprise. Les faiblesses et les menaces font alors émerger les risques ;
  • La technique Delphi, qui est une enquête réalisée auprès d’experts ;
  • Le modèle COSO ERM : ce dernier se décline en différents volets pour identifier les risques, les gérer et les contrôler.

Étape 2 : Évaluer la probabilité et l’impact des risques

Dans un second temps, il faut attribuer à chaque risque un niveau de probabilité et de gravité

Il existe 5 niveaux de probabilité : 

  • Très improbable ;
  • Peu probable ;
  • Possible ; 
  • Probable ;
  • Très probable. 

Il y a également 5 niveaux de gravité : 

  • Négligeable ;
  • Mineur ;
  • Modéré ;
  • Majeur ;
  • Catastrophique. 
Attention :

Le temps nécessaire pour créer une matrice des risques est très variable. Il peut aller de 2 à 3 jours, voire 1 à 2 semaines en fonction de l’entreprise et du niveau de détail de la matrice.


Voici ce que cela donne sur un exemple de matrice des risques :

Impact \ Probabilité Négligeable  Mineur Modéré Majeur Catastrophique
Très probable          
Peu probable           
Possible           
Probable          
Improbable           

Étape 3 : Classer les risques dans la matrice

matrice risques constructions classer

Il faut positionner chaque risque dans la matrice. Comment procéder ? Évaluez d’abord le degré d’impact pour chacun. Ceux-ci sont classés de 1 à 25 : 

  • Le risque est faible lorsque le score est compris entre 1 à 6. Si l’événement se produit, son impact sur l’entreprise sera peu important. 
  • Le risque est moyen si le score est compris entre 7 à 12, mais considéré comme nuisible à l’entreprise. Toutefois, il est gérable et des mesures adaptées peuvent le prévenir. 
  • Le risque est élevé quand le score est inclus entre 13 et 25. Il peut mettre en péril le projet. Une intervention rapide est requise. 

C’est à cette étape que l’on matérialise le niveau de risque par un code couleur. Le plus souvent : 

  • Le vert est utilisé pour un degré de risque faible ; 
  • Le jaune est requis pour un score moyen ;
  • L’orange et le jaune sont utilisés pour les risques élevés. 

Modèles de matrice des risques gratuits

Il est possible de générer une matrice des risques avec différents outils en ligne

Un fichier Excel 

Bien que simple, le fichier Excel s’avère une solution accessible et utile pour faire une matrice d’impact. Vous pouvez, par exemple, télécharger des modèles Excel gratuits et les adopter à votre organisation. 

Click Up

Ce logiciel de gestion de projet en ligne propose différents modèles à utiliser directement sur la plateforme. Vous pouvez les retrouver ici

Miro

Cet espace de travail en ligne offre aussi un modèle à utiliser directement sur son interface à découvrir ici.

Creatly 

Cette application repose sur un canevas visuel intelligent qui permet de créer des matrices ou des bases de données. Vous pouvez réaliser votre propre modèle.

MyMap.AI

Cet outil permet de générer une matrice des risques avec l’intelligence artificielle. Vous devez simplement entrer les risques et leurs facteurs dans l’outil ou les importer. Vous pouvez ensuite télécharger le modèle conçu.

Exemples pratiques d’utilisation d’une matrice des risques

matrice de risques exemples

Prenons un exemple concret dans le secteur de la santé. Un laboratoire souhaite mettre sur le marché un nouveau médicament. Voici les risques auxquels il peut s’exposer : 

  • Risques biologiques pour les salariés ; 
  • Risque de sinistre ; 
  • Difficultés à organiser un essai clinique ;
  • Difficulté à trouver des techniciens experts pour réaliser des tests cliniques ; 
  • Échantillon contaminé ;
  • Mauvaise image du laboratoire sur les réseaux sociaux lors de l’annonce de la sortie du médicament ; 
  • Conformité réglementaire non respectée ;
  • Essai clinique qui n’est pas concluant ;
  • Risque d’effets secondaires sans gravité sur les patients ; 
  • Risque de dommage corporel grave sur les patients. 

Voici un autre modèle de matrice de risques dans le milieu industriel pour un fabricant de voitures électriques :

matrice de risques exemple secteur auto
Source : Fabriq.tech

FAQ sur la matrice des risques

Quelle est la différence entre une matrice des risques 3×3 et 5×5 ?

Ces deux versions de la matrice des risques proposent une évaluation différente des menaces sur 3 ou 5 points. Ainsi, la matrice 5×5 est plus précise et détaillée que la 3×3.

Comment utiliser la matrice des risques dans un projet agile ?

La matrice des risques peut être utilisée dans un projet agile lors d’une démarche de gestion des risques. Pour cela, il est utile de la compléter lors de la phase d’évaluation des différents risques, juste après en avoir établi la liste. La grille sera alors utile pour savoir quelle réponse apporter aux différentes menaces.

La matrice des risques est-elle utile dans tous les types de projets ?

Oui, la matrice des risques peut être utilisée sur des projets de grande envergure, comme sur des projets plus simples à mener. Elle est particulièrement indiquée pour tout projet qui nécessite un changement ou le lancement d’un produit ou d’une offre.

Conclusion : la matrice des risques, un outil pour mieux gérer les menaces

La matrice des risques est un outil idéal pour identifier les menaces qui peuvent entraver le déroulement d’un projet. En les identifiant et en les hiérarchisant, vous êtes en mesure de les prévenir. Un plan de gestion des risques adapté permet au projet de se dérouler plus sereinement. Réalisez une évaluation des risques quand c’est nécessaire, et actualisez-la régulièrement. N’oubliez pas de le faire après chaque incident. 

Questions fréquentes

Quels sont les principaux écueils rencontrés lors de la création d’une matrice des risques ?

Sur le terrain, on constate souvent que les équipes sous-estiment la phase de recueil des informations, ce qui aboutit à une matrice trop partielle ou biaisée. Par exemple, chez un client du secteur industriel, la matrice initiale ne prenait pas en compte les risques liés à la supply chain, car seule l’équipe IT avait été consultée. Cela a coûté cher lors d’une rupture fournisseur imprévue. Un autre point d’attention est la tendance à surévaluer certains risques par manque d’objectivité ou sous l’influence de la hiérarchie, ce qui fausse les priorités d’action. Enfin, la mise à jour de la matrice est souvent négligée alors qu’elle doit être vivante : trop souvent, on la réalise en début de projet et on l’oublie ensuite, alors que le contexte évolue rapidement.

Comment déterminer de façon fiable la probabilité et l’impact des risques ?

Dans la pratique, il arrive fréquemment que les évaluations de probabilité et d’impact soient faites de manière intuitive, sans véritable méthode. Pourtant, lors de nos missions, nous avons remarqué qu’impliquer plusieurs parties prenantes (métiers, IT, direction) et s’appuyer sur des données historiques améliore considérablement la précision. Chez un éditeur SaaS, nous avons structuré des ateliers durant lesquels chaque risque était challengé par au moins trois profils différents : cela a permis de réévaluer certains risques « oubliés » et de réajuster des scores trop optimistes. L’utilisation de grilles de cotations standardisées (par exemple, sur une échelle de 1 à 5 pour la probabilité et l’impact) facilite également la comparaison et favorise la transparence auprès de la direction.

À quelle fréquence doit-on revoir et mettre à jour la matrice des risques ?

Ce que l’on observe, c’est que la fréquence idéale dépend du contexte projet et du niveau d’incertitude. Sur des projets IT avec forte dépendance aux prestataires, il a été nécessaire de réviser la matrice tous les deux mois, car le contexte évoluait vite (changements de fournisseurs, nouvelles vulnérabilités, etc.). À l’inverse, sur des projets réglementaires, une mise à jour trimestrielle suffisait. Le point crucial est d’intégrer ce suivi dans la gouvernance projet, par exemple en l’ajoutant systématiquement à l’ordre du jour des comités de pilotage. Ce réflexe permet non seulement d’anticiper de nouveaux risques, mais aussi de suivre l’évolution des mesures de mitigation déjà en place.

Quels outils ou supports sont efficaces pour collaborer lors de la création d’une matrice des risques ?

Sur le terrain, les outils collaboratifs en ligne comme Miro ou Google Sheets se sont révélés particulièrement efficaces, surtout pour faciliter l’échange entre équipes distantes. Dans une grande entreprise de services, nous avons animé un atelier sur Miro où chaque participant pouvait poser ses post-its virtuels pour lister les risques, puis les prioriser collectivement en direct. Cela crée une dynamique participative et évite que la matrice soit le fruit d’une seule personne. Pour les organisations plus matures, des modules dédiés intégrés à leur ERP ou à leur outil de gestion de projet (comme Jira) permettent d’automatiser les relances et de centraliser la documentation, ce qui structure davantage le suivi et la mise à jour.

Comment faire adopter la matrice des risques par toutes les parties prenantes du projet ?

L’adoption ne va jamais de soi : beaucoup de collaborateurs voient la matrice des risques comme une contrainte ou un simple livrable documentaire. Ce qui fonctionne réellement, c’est d’intégrer la matrice dans la vie du projet, par exemple en la reliant à la prise de décision ou à la priorisation des tâches. Chez un acteur du e-commerce, on a observé un vrai déclic quand les risques identifiés servaient à justifier le report de certaines fonctionnalités ou l’allocation de ressources supplémentaires. Autre levier : présenter la matrice sous forme graphique (heatmap) lors des réunions pour rendre l’information plus accessible. Enfin, impliquer les métiers dès la conception et valoriser les retours d’expérience vécus renforce leur engagement autour de l’outil.

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