Accessibilité web : et si vous traitiez (enfin) votre dette RGAA ?

7 min de lecture

En 2025, l’accessibilité web n’est plus une option — c’est un critère légal, UX… et business. Le RGAA 4.1.2 s’applique à la majorité des sites. Pourtant, 76 % des interfaces auditées restent non conformes. Dans cet article, on vous aide à reprendre la main — sans tout casser.

Mis-à-jour par Cyrille ADAM le 22 novembre 2025
Sommaire
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En 2025, l’accessibilité web n’est plus une option — ni une simple case à cocher pour faire bonne figure.

Depuis le 29 juin, la directive européenne sur l’accessibilité des services numériques est entrée en application. En parallèle, le RGAA 4.1.2 impose déjà une série d’obligations concrètes à tous les sites publics — mais aussi à la majorité des sites privés.

👉 Le problème ? Seuls 1 à 3 % des sites dans le monde respectent aujourd’hui les standards d’accessibilité. Et plus de 76 % des sites publics audités en France ont un score RGAA inférieur à 50 % (source : AccessiWay / Arcom, 2024).

Chez La Fabrique du Net, on voit remonter une même inquiétude :

  • Comment être conforme sans tout casser ?
  • Quels critères prioritaires corriger ?
  • Et comment éviter les sanctions, sans tomber dans l’usine à gaz ?

Dans cet article, on clarifie ce que change (vraiment) le RGAA 4.1.2 en 2025. On liste les erreurs qui vous plombent. Et surtout : on vous donne une méthode concrète pour mettre votre site en conformité sans repartir de zéro.

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L’accessibilité web : en 2025, ce n’est plus une case à cocher

Jusqu’ici, l’accessibilité, c’était un sujet qu’on reléguait “à plus tard”. En 2025, plus possible de l’éviter.

Le RGAA 4.1.2 devient obligatoire pour tous les sites publics — et une large partie du secteur privé. En ligne de mire : les sites e-commerce, les plateformes SaaS, les outils métiers. Bref : tout ce qui produit du trafic, du lead ou du chiffre.

Et ce n’est pas juste un effet d’annonce :

  • Les sanctions tombent dès juin 2025.
  • Les mentions de conformité sont obligatoires sur chaque interface.
  • Les audits sont renforcés — et les mauvais élèves visibles.

C’est un enjeu légal. Mais aussi un enjeu d’image, d’UX… et de performance.

Vous découvrez le sujet ? 

Ce qui change vraiment en 2025

Avant, seuls les grands groupes ou les sites publics étaient dans le viseur.
Maintenant ? Toute entreprise >10 salariés ou >2 M€ de CA est concernée.

Et surtout :

  • Le RGAA s’aligne sur la directive européenne EAA.
  • Il couvre les contenus dynamiques, les apps mobiles, les composants frontend avancés.
  • Les sanctions sont effectives (jusqu’à 50 000 € d’amende + mise en demeure publique).
À retenir

En 2025, l’accessibilité devient un sujet structurant. Pas juste pour cocher la case RSE. Mais pour :

    • éviter les sanctions ;

    • ne pas être exclu des marchés publics ;

    • améliorer l’expérience (et la conversion) de tous les utilisateurs.

Et ceux qui s’y prennent maintenant ? Ils transforment un risque en avantage concurrentiel.

Les erreurs d’accessibilité les plus fréquentes (et les plus évitables)

En 2025, 76 % des sites publics audités en France ont un score RGAA < 50 % (source : AccessiWay x Arcom, baromètre 2024). Et le pire ? 80 % des erreurs identifiées peuvent être corrigées… sans refonte.

👉 Le problème, ce n’est pas la complexité du RGAA. C’est la méconnaissance des fondamentaux — côté design, dev et édito.

Voici les pièges les plus courants qu’on observe au quotidien sur les audits.

Navigation non clavier-friendly

Un site inaccessible au clavier, c’est un site inutilisable pour les utilisateurs malvoyants ou aveugles, les personnes à mobilité réduite, et les power users (et testeurs) qui naviguent sans souris.

Concrètement, les erreurs les plus fréquentes :

  • focus visuel absent ou incohérent ;
  • ordre de tabulation illogique ;
  • éléments interactifs inaccessibles (dropdowns, carrousels, modals…).

Structure sémantique bancale

Sans bonne hiérarchie, pas de navigation possible via les lecteurs d’écran.

Les erreurs classiques :

  • titres en <div> stylés en CSS au lieu de vrais <h1> à <h6> ;
  • absence d’alternatives pour les images ou les icônes ;
  • contenu principal non identifié par des rôles explicites (<main>, <nav>, etc.).

👉 Et ça ne concerne pas que les pages classiques : landing pages, blogs, dashboards doivent aussi respecter ces bases.

Contrastes et couleurs non conformes

Un texte gris clair sur fond blanc ? Illisible pour les utilisateurs daltoniens, malvoyants… et fatiguant pour tout le monde.

Le RGAA exige un ratio de contraste d’au moins 4.5:1. C’est non négociable.

Formulaires, modals, composants dynamiques… non accessibles

Les zones d’interaction sont souvent les plus défaillantes :

  • labels absents ou mal associés ;
  • messages d’erreur non interprétables par les lecteurs d’écran ;
  • champs obligatoires non signalés ;
  • modales qui capturent le focus sans issue.

À noter : les interfaces construites avec des libs JS type React/Vue/Angular sont souvent les plus touchées… faute d’intégration des bons rôles ARIA.

À retenir

Ces erreurs :

    • sont détectables via un audit rapide (outils + inspection manuelle) ;

    • sont documentées, avec des solutions claires (voir RGAA ou WCAG) ;

    • plombent l’expérience pour 15 % des utilisateurs — et votre image.

En 2025, ne pas corriger ces erreurs n’est plus une négligence : c’est un risque légal (et un biais UX majeur).

Comment structurer votre mise en conformité RGAA

Bonne nouvelle : la conformité RGAA ne demande pas de tout réécrire. Mais elle exige une méthode claire, documentée… et pilotée.

Voici la démarche qu’on voit fonctionner chez les organisations qui veulent vraiment rendre leur site accessible — sans exploser les délais.

Étape 1 : Réaliser un audit RGAA (pas juste un test automatique)

L’audit est obligatoire. Mais surtout, il permet de :

  • cartographier les non-conformités bloquantes ;
  • détecter les quick wins invisibles au premier coup d’œil ;
  • documenter un plan d’action priorisé.

🛠️ Outils d’audit recommandés :

  • AccessiWay : audit assisté + plateforme de remédiation ;
  • Tanaguru : outil libre + expertise manuelle ;
  • axe DevTools ou Wave : pour une première passe rapide ;
  • AcceDe Web : guides UX/design open source.

👉 À noter : un bon audit combine analyse automatique + vérification manuelle.

Auditer un site web : les fondamentaux

Pour une méthodologie d’audit plus transverse (SEO, UX, accessibilité, performance), consultez aussi notre guide complet pour auditer un site web.

Étape 2 : Rédiger votre déclaration et votre schéma de mise en accessibilité

C’est une obligation légale. Et une exigence RGAA depuis la version 4.1.

Concrètement, vous devez publier sur votre site :

  • le niveau d’accessibilité (non conforme / partiellement conforme / totalement conforme) ;
  • une déclaration d’accessibilité (modèle disponible sur service-public.fr) ;
  • un schéma pluriannuel : plan d’action + échéances + moyens.

💡 Ces éléments doivent être accessibles depuis toutes les pages de votre site.

Étape 3 : Corriger, tester, intégrer dans vos process

Corriger ne veut pas dire bricoler. Il faut :

  • traiter les critères bloquants par priorité UX ;
  • tester avec des utilisateurs (clavier, lecteur d’écran, mobile, etc.) ;
  • intégrer les bonnes pratiques dans vos design systems ou guidelines.

À faire :

  • Ajoutez des règles RGAA dans vos checklists de QA ;
  • Créez des composants UI conformes dès la conception ;
  • Prévoyez une itération tous les 3 à 6 mois pour monitorer les progrès.
En clair :

    • 1 audit bien mené → 1 plan d’action réaliste ;

    • 1 équipe sensibilisée → 80 % des erreurs évitées dès la conception ;

    • 1 suivi intégré → un site accessible qui le reste.

Ce que ça vous apporte (vraiment)

L’accessibilité n’est pas qu’un enjeu légal. C’est un accélérateur de performance — à condition de s’y prendre sérieusement.

UX : moins de friction, plus de conversion

Des boutons accessibles, des contrastes lisibles, des formulaires bien étiquetés…
Ça n’a l’air de rien, mais ce sont ces détails qui font fuir ou rester.

👉 Un utilisateur qui ne trouve pas le focus clavier = un lead perdu.
👉 Un message d’erreur inaudible = un panier abandonné.

Les équipes qui corrigent ces irritants constatent souvent un effet domino : plus de fluidité → plus d’engagement → moins de support.

SEO : des fondations solides pour performer

Les exigences RGAA recoupent… les bases du SEO technique moderne : HTML sémantique, balises structurées, contenus compréhensibles pour tous.

Le bonus ? Ces efforts sont aussi ceux qui boostent votre trafic. Une étude SEMrush menée sur 847 sites ayant mis en œuvre des correctifs d’accessibilité montre que 73,4 % ont constaté une progression de leur trafic organique — avec une augmentation moyenne de 12 % en quelques mois (source : Accessibe)

Image & crédibilité : un marqueur d’exigence

En 2025, un site non conforme, c’est un site qui discrimine. Et de plus en plus de DSI, d’acheteurs publics ou de directions RSE le voient comme un facteur éliminatoire.

Un site accessible, c’est un actif réputationnel. Un signal de sérieux. Et un levier différenciant dans les marchés publics, les appels d’offres ou les recrutements.

👉 Ce n’est pas une contrainte. C’est un standard de qualité — qui fait mieux bosser vos équipes, mieux convertir vos visiteurs, et mieux rassurer vos partenaires.

L’accessibilité, c’est plus que cocher une case. C’est structurer mieux.

En 2025, vous n’avez plus le choix : le RGAA 4.1.2 devient une obligation. Mais c’est aussi une opportunité :

  • Pour rendre vos interfaces plus robustes, plus lisibles, plus efficaces.
  • Pour poser des fondations saines, utiles au SEO comme à l’UX.
  • Et pour prouver — enfin — que l’inclusion n’est pas qu’un mot dans votre rapport RSE.

Ceux qui attendent la mise en demeure perdront du temps, de l’image, et des utilisateurs.
Ceux qui anticipent poseront un avantage durable.

👉 Et si vous commenciez dès maintenant à combler votre dette d’accessibilité ?

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