Fraude bancaire : Règles de remboursement, recours et droits des victimes

14 min de lecture
Mis-à-jour par Cyrille ADAM le 10 novembre 2025
Sommaire
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Les fraudes bancaires sont devenues un véritable fléau. Chaque année, des milliers de clients victimes de fraudes voient leur compte vidé en quelques secondes. En 2023, les fraudes aux moyens de paiement ont représenté plus de 500 millions d’euros de pertes pour les consommateurs français, selon la Banque de France.

Pourtant, obtenir un remboursement après une fraude bancaire est souvent un parcours du combattant. Près d’une victime sur trois ne parvient pas à récupérer son argent, les banques invoquant de plus en plus la notion de « négligence grave » pour justifier leur refus.

Tous les établissements ne réagissent pas de la même manière. BNP Paribas, CIC, Boursorama ou encore la Banque Postale n’appliquent pas toujours les mêmes politiques de remboursement, rendant la situation encore plus confuse pour les consommateurs.

Face à ces pratiques bancaires parfois contestées, il est essentiel de bien connaître ses droits et d’adopter les bons réflexes dès qu’une fraude est détectée. Cet article détaille les types d’arnaques les plus courantes, les règles légales encadrant le remboursement, les démarches à suivre et les recours possibles en cas de refus de remboursement.

Quelles sont les arnaques bancaires les plus fréquentes ?

fraude bancaire types arnaques

Les escroqueries financières évoluent en permanence, rendant la détection et la prévention de plus en plus complexes. Certaines arnaques sont bien connues, mais d’autres prennent des formes nouvelles, notamment avec l’essor des technologies numériques.

Les escroqueries les plus courantes

Les fraudes bancaires les plus répandues incluent :

  • Faux investissements : des plateformes frauduleuses promettent des rendements élevés et garantis mais disparaissent dès que l’argent est versé.
  • Fraude à la carte bancaire : utilisation frauduleuse d’une carte bancaire après un piratage ou un vol.
  • Phishing et mails frauduleux : e-mails ou SMS imitant une banque pour voler des identifiants de connexion ou des données personnelles.
  • Virement frauduleux : un escroc usurpe l’identité d’un proche ou d’une entreprise et incite la victime à transférer de l’argent.
 
Exemple récent :

Une vaste campagne de phishing se faisant passer pour BNP Paribas a escroqué des centaines de clients en France en quelques semaines.

L’ampleur du phénomène

Le phishing est l’une des fraudes bancaires qui connaît la croissance la plus rapide. En 2022, une vaste campagne de phishing usurpant l’identité de la Banque de France a conduit de nombreux particuliers à transférer de l’argent à des comptes frauduleux.

Même les grandes institutions financières ne sont pas épargnées, et les banques elles-mêmes deviennent des cibles : en 2023, BNP Paribas et la Banque Postale ont dû faire face à une recrudescence de faux e-mails et SMS envoyés en leur nom.

 
Point clé :

Comprendre ces fraudes permet d’adopter les bons réflexes et d’éviter les erreurs pouvant entraîner un refus de remboursement de la part de la banque.

Remboursement des fraudes bancaires : que dit la loi ?

fraude bancaire loi

En cas de fraude bancaire, les banques ont l’obligation légale de rembourser les opérations de paiement non autorisées, à condition que le client n’ait pas commis de négligence grave.

Toutefois, les récents changements juridiques et décisions de justice tendent à restreindre les possibilités de remboursement.

La réglementation en vigueur

Selon le Code monétaire et financier, une banque doit rembourser toute opération de paiement non autorisée sous 24 heures après la notification de la fraude par le client.

Cependant, la banque peut refuser le remboursement si elle prouve que le client a fait preuve de négligence grave. Cette notion, longtemps floue, devient de plus en plus un argument systématique des établissements bancaires pour rejeter les demandes de remboursement.

Une jurisprudence qui complique la situation

Une décision majeure de la Cour de cassation en 2024 a marqué un tournant dans l’interprétation de la négligence grave.

 
Cas concret :

Une cliente avait ouvert un mail frauduleux rédigé en anglais et cliqué sur un lien malveillant imitant un site bancaire officiel. La banque a refusé de la rembourser, estimant qu’elle aurait dû identifier la tentative de fraude. La Cour de cassation a validé ce refus, considérant que la cliente avait fait preuve de négligence

Cette décision ouvre la voie à un durcissement des critères de remboursement. Désormais, cliquer sur un simple lien suspect peut suffire à perdre son droit au remboursement.

Quelles banques appliquent les règles les plus strictes ?

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Toutes les banques n’adoptent pas la même approche concernant le remboursement des fraudes.

  • BNP Paribas, CIC et LCL sont réputées pour contester fréquemment les demandes de remboursement en invoquant la négligence grave des clients.
  • À l’inverse, des banques comme Nickel ou Boursorama sont parfois plus conciliantes et favorables au remboursement des victimes.
 
À retenir :

Les banques ont des marges d’interprétation sur la notion de négligence grave, ce qui peut créer de grandes disparités d’un établissement à l’autre.

Que faire immédiatement en cas de fraude bancaire ?

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En cas de fraude bancaire, la rapidité de réaction est déterminante. Plus vous agissez vite, plus vous avez de chances de récupérer votre argent.

Les étapes clés à suivre dès la découverte de la fraude

1. Bloquer immédiatement ses moyens de paiement

Dès que vous constatez une transaction frauduleuse, contactez votre banque sans délai pour faire opposition sur votre carte ou votre compte. La plupart des établissements offrent des services d’urgence accessibles 24h/24 pour bloquer les opérations suspectes.

2. Déclarer officiellement la fraude

Une réclamation écrite doit être adressée à votre banque dès que possible. Il est recommandé de privilégier une lettre recommandée avec accusé de réception, mentionnant tous les détails de la fraude : date, montant, contexte et tout élément pouvant appuyer votre demande.

3. Déposer plainte auprès des autorités

Un dépôt de plainte auprès de la police ou de la gendarmerie est souvent exigé par les banques pour initier une procédure de remboursement. Il constitue une preuve officielle de votre statut de victime.

4. Collecter un maximum de preuves

Plus votre dossier est solide, plus vous aurez de chances d’être remboursé. Conservez toutes les captures d’écran, e-mails frauduleux, SMS suspects et échanges avec votre banque.

5. Contacter un médiateur bancaire en cas de litige

Si votre banque refuse de vous rembourser, vous pouvez saisir le médiateur bancaire. Cet organisme indépendant examine les litiges entre les banques et leurs clients pour tenter de trouver une solution amiable.

Pourquoi il est essentiel d’agir rapidement ?

Les banques ont l’obligation de rembourser rapidement les opérations frauduleuses lorsqu’elles sont signalées sans délai. Plus vous attendez, plus elles auront des arguments pour refuser votre demande, notamment en invoquant un manque de réactivité.

 
Exemple :

Un client de la Banque Postale a signalé une fraude bancaire trois semaines après avoir reçu un SMS suspect. Résultat : la banque a refusé son remboursement, arguant que le retard constituait une acceptation tacite de l’opération.

À l’inverse, les clients réactifs ont plus de chances de récupérer leur argent rapidement et sans contestation.

Que faire si la banque refuse de vous rembourser ?

Dans certains cas, les banques refusent le remboursement, même lorsque le client a suivi toutes les étapes recommandées. Heureusement, plusieurs recours existent.

5.1. La médiation bancaire : une première solution amiable

Si la banque rejette votre demande, vous pouvez saisir le médiateur bancaire. Il s’agit d’un intermédiaire indépendant, dont le rôle est de proposer une solution équitable entre la banque et son client.

 
Les chiffres à savoir

📌 Délai moyen de traitement : 90 jours
📌 Taux de succès : 40 % des litiges aboutissent à un accord en faveur du client

Certaines banques, comme Nickel ou Boursorama, se montrent plus conciliantes et appliquent les recommandations des médiateurs. En revanche, des établissements comme BNP Paribas ou CIC contestent fréquemment ces décisions et maintiennent leurs refus.

L’action en justice : Quand faut-il aller plus loin ?

Si la médiation bancaire n’aboutit pas, il est possible de porter l’affaire devant la justice.

1. Saisir le juge de proximité
Si le montant du litige est inférieur à 5 000 €, vous pouvez engager une procédure simplifiée devant le juge de proximité. Cette démarche ne nécessite pas obligatoirement un avocat et peut être une solution rapide pour contester un refus abusif.

 
Exemple marquant :

En 2021, une action collective menée contre BNP Paribas par des clients victimes de fraudes bancaires a conduit la banque à rétroactivement rembourser plusieurs millions d’euros à ses clients.

2. Faire appel à un avocat spécialisé en droit bancaire
Dans le cas où la fraude concerne des sommes importantes ou un conflit juridique complexe, il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit bancaire.

 
Point clé :

En 2021, une action collective menée contre BNP Paribas par des clients victimes de fraudes bancaires a conduit la banque à rétroactivement rembourser plusieurs millions d’euros à ses clients.

Check-list rapide : Maximiser ses chances de remboursement

✔ Signaler immédiatement la fraude à sa banque
✔ Faire opposition sur sa carte bancaire ou son compte
✔ Envoyer une réclamation écrite en recommandé avec AR
✔ Déposer plainte auprès des autorités
✔ Constituer un dossier avec toutes les preuves disponibles
✔ Saisir le médiateur bancaire en cas de refus
✔ Se tourner vers la justice si nécessaire

Cette méthodologie claire permet d’optimiser ses chances d’obtenir un remboursement, même en cas de réponse négative initiale de la banque.

Les questions les plus fréquentes sur le remboursement des fraudes bancaires

Quelles arnaques sont systématiquement remboursées ?

Les transactions frauduleuses réalisées sans intervention du client (ex. : un pirate a vidé votre compte sans action de votre part) doivent être remboursées, sauf si la banque prouve une négligence.

Comment prouver que j’ai été victime d’une fraude bancaire ?

Un dossier solide est essentiel : captures d’écran des e-mails frauduleux, relevés bancaires, dépôt de plainte, échanges avec la banque. Plus votre dossier est complet, plus il sera difficile pour la banque de refuser votre remboursement.

Puis-je contester un refus de remboursement ?

Oui. La médiation bancaire et les actions en justice permettent souvent de renverser une décision injustifiée. Beaucoup de clients obtiennent gain de cause après insistance.

Comment éviter les arnaques bancaires ?

  • Ne jamais partager ses identifiants bancaires.
  • Vérifier l’URL des sites avant d’entrer ses informations.
  • Activer l’authentification forte pour sécuriser ses paiements en ligne.

Que faire concrètement si on découvre une opération frauduleuse sur son compte ?

Sur le terrain, on constate que la rapidité de la réaction fait toute la différence. Plusieurs clients m’ont déjà rapporté qu’en signalant une opération suspecte dans les 24 à 48 heures, ils ont pu éviter des démarches administratives longues et des pertes financières plus lourdes. Généralement, il faut immédiatement bloquer sa carte ou son accès bancaire, puis contacter sa banque par écrit (mail ou courrier recommandé). Dans certains cas, les plateformes bancaires offrent un formulaire dédié qui accélère le traitement du dossier. Un établissement bancaire nous a confié qu’un dossier signalé dans la journée aboutissait en moyenne à un remboursement en moins de 10 jours, contre parfois plus d’un mois si le signalement tardait. Le vécu montre aussi que conserver tous les échanges avec la banque et les preuves de fraude (relevés, captures d’écran) facilite l’instruction du dossier.

Dans quels cas les banques refusent-elles le remboursement des fraudes bancaires ?

On rencontre souvent des cas où la banque invoque une négligence grave de la part du client pour refuser le remboursement. Sur plusieurs dossiers accompagnés, il s’agissait par exemple de codes confidentiels notés sur un post-it, ou d’accès partagés à l’application bancaire. Une banque traditionnelle a détaillé que les situations où le client a communiqué ses identifiants à un tiers sont quasi systématiquement non remboursées. Une fintech m’a même rapporté qu’en cas de phishing avéré, si la vigilance de l’utilisateur pouvait être remise en question (clics sur des liens douteux, absence d’authentification forte), le refus de prise en charge était acté. Cela montre que la frontière entre négligence et simple erreur peut être très ténue selon les politiques internes.

Quels recours concrets existent si la banque refuse le remboursement après une fraude ?

Quand la banque oppose un refus, il y a des solutions, mais il faut s’armer de patience. Ce que j’ai vu le plus souvent, c’est la saisine du médiateur bancaire : plusieurs clients ont obtenu gain de cause sous 2 à 3 mois, en présentant un dossier bien documenté. Un cas fréquent est de passer par une association de consommateurs, qui peut apporter un poids supplémentaire lors des négociations. Sur un dossier complexe, l’envoi d’une lettre recommandée au siège, avec copie à la Banque de France, a débloqué la situation en 15 jours. L’expérience montre aussi que la médiation bancaire demande de la rigueur : il faut fournir toute la chronologie des faits, les échanges avec la banque et les preuves de sa bonne foi.

Combien de temps prend le remboursement d’une fraude bancaire selon la pratique réelle ?

D’après ce qu’on observe sur le terrain, le délai de remboursement varie énormément, même si la réglementation prévoit un délai maximum de 10 jours ouvrés. En pratique, certains clients reçoivent le remboursement en moins de 5 jours avec des banques en ligne très réactives. Chez les grandes banques traditionnelles, le délai moyen constaté est plutôt de 10 à 20 jours, notamment quand un dossier d’enquête interne est ouvert. J’ai vu des cas où les clients de néobanques ont profité d’un remboursement quasi instantané, car l’algorithme interne détecte la fraude avant même le signalement. Cependant, dès qu’il y a une suspicion de négligence ou de litige sur le mode opératoire, le dossier peut traîner plusieurs semaines.

Quelles sont les obligations concrètes de la banque en cas de fraude constatée ?

Sur plusieurs projets d’accompagnement, on a vu que les banques sont tenues de rembourser les montants frauduleux rapidement, sauf en cas de négligence grave. En réalité, ce qui fait la différence, c’est la capacité de l’établissement à détecter la fraude et à traiter le dossier de façon transparente. J’ai accompagné des clients qui ont reçu une notification de la banque avant même d’avoir constaté eux-mêmes la fraude, preuve que certains établissements investissent dans la détection proactive. Les obligations incluent aussi de fournir une réponse écrite motivée en cas de refus. Sur le terrain, on remarque que les banques les plus transparentes minimisent les situations de conflit, car elles expliquent clairement la procédure et le motif de leur décision.

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