C’est l’un des statuts préférés des freelances, créateurs de boutique, coachs, graphistes… et pour cause : vous pouvez lancer votre activité en 20 minutes chrono. Mais au bout de 6 mois ? On découvre qu’on a zappé la déclaration de chiffre d’affaires. Que le compte perso n’est plus vraiment “perso”. Et qu’il faut passer à la facturation électronique… dès l’an prochain.
1 auto-entrepreneur sur 3 se met involontairement hors des clous dès la première année. Pas par négligence. Par flou réglementaire, surcharge mentale ou faux conseils chopés sur les forums.
Cet article, c’est votre anti-sèche 2025. On passe en revue les vraies obligations, les erreurs à éviter, et les règles qui vont bientôt changer. Sans blabla, ni jargon inutile. Juste l’essentiel pour ne pas avoir de mauvaises surprises côté URSSAF ou TVA.
Que vous lanciez votre activité ou que vous soyez déjà dedans, prenez 5 minutes. Ça vous évitera 500 euros de régularisation l’an prochain.
Obligations administratives
Créer une auto-entreprise ne se résume plus à remplir un simple formulaire sur le site de l’Urssaf. Depuis le 1er janvier 2023, toutes les démarches de création, modification, ou cessation d’activité doivent obligatoirement passer par le guichet unique géré par l’INPI.
Ce portail centralise l’ensemble des formalités administratives liées à la vie de l’entreprise.
L’immatriculation : obligatoire (même si on vous dit le contraire)
Depuis plusieurs années, l’immatriculation est une étape obligatoire pour tous les auto-entrepreneurs, quelle que soit la nature de leur activité (commerciale, artisanale ou libérale). Elle se fait exclusivement via le guichet unique en ligne.
L’immatriculation permet d’exister légalement en tant qu’entreprise, d’obtenir un numéro de SIRET, et d’être reconnu par les administrations. Elle est indispensable pour émettre des factures, ouvrir un compte bancaire professionnel, ou encore souscrire à certaines assurances.
Vous êtes graphiste freelance (activité libérale), mais vous vendezaussi des templates ou des prints. Vous devez déclarer cette activité de vente en plus de
votre activité principale. Cela implique une immatriculation adaptée à votre situation réelle.
Un compte bancaire dédié : oui, c’est obligatoire
Dès que vous dépassez 10 000 € de CA deux années de suite, vous devez ouvrir un compte dédié à votre activité. Pas un compte pro nécessairement, mais un compte séparé de votre usage perso. Pourquoi ? Pour que l’administration (et vous-même) y voient clair. Et en cas de contrôle, c’est le minimum requis.
Ouvrez-le dès le début, même si ce n’est pas obligatoire. Vous éviterez les galères de tri entre Netflix et Stripe.
Affichage du numéro SIRET et mentions obligatoires
Dès que vous êtes immatriculé, vous recevez un n° SIRET. Il doit figurer :
- sur toutes vos factures ;
- dans vos CGV ;
- sur votre site web ou page de vente (si vous en avez une).
Obligations fiscales : vous ne pouvez pas y couper
Devenir auto-entrepreneur, c’est simple. Mais ça ne veut pas dire « fiscalement relax ». Vous avez des comptes à rendre et pas une fois, mais tous les mois ou tous les trimestres.
Déclaration du chiffre d’affaires : la base
Chaque mois ou chaque trimestre (selon l’option choisie à la création), vous devez déclarer l’intégralité de votre chiffre d’affaires, même s’il est nul.
En cas d’oubli, vous encourez une pénalité forfaitaire de 58€ par déclaration manquante, même si vous n’avez rien encaissé. Vous devez régulariser votre situation avant la fin de l’année. A défaut, vos cotisations seront calculées sur une base majorée :
- +5% pour les déclarations mensuelles
- +15% pour les déclarations trimestrielles
Vous pouvez déclarer sur :
- le site autoentrepreneur.urssaf.fr
- ou via l’appli mobile “AutoEntrepreneur Urssaf” (très pratique).
Paiement des cotisations sociales : à la source
Les cotisations sont calculées en pourcentage de votre chiffre d’affaires :
Activité | Taux de cotisations sociales |
Vente de marchandises | 12,3 % |
Prestations de services commerciales | 21,2 % |
Activités libérales | 24,6 % |
Si vous êtes en activité libérale non réglementée (BNC), le taux augmente progressivement depuis 2024.
Voici le calendrier prévu :
- du 1er juillet au 31 décembre 2024 : 23,1 %
- du 1er janvier au 31 décembre 2025 : 24,6 %
- à partir du 1er janvier 2026 : 26,1 %
TVA : pas tout de suite… mais peut-être bientôt
Par défaut, vous êtes en franchise en base de TVA, donc vous n’appliquez pas la TVA sur vos factures, tant que vous restez sous ces seuils :
Activité | Seuil de TVA (2024) |
Vente de biens | 91 900€ |
Prestations de services | 36 800€ |
Si vous dépassez ces seuils (ou les approchez deux années de suite), vous devenez redevable
de la TVA. Il faudra :
- facturer avec TVA,
- faire des déclarations de TVA (mensuelles ou trimestrielles),
- tenir une comptabilité plus rigoureuse.
Exemple :
Vous êtes graphiste et votre chiffre d’affaires dépasse 41 250 € HT en septembre, alors vous devez facturer la TVA dès le 1er octobre.
C’est pertinent si vous avez des frais réguliers ou importants : abonnements à des outils pro, matériel informatique, prestations sous-traitées…
Vous facturez TTC, mais pouvez récupérer la TVA sur vos dépenses. Utile si vous travaillez principalement avec des clients assujettis à la TVA (qui peuvent la déduire eux aussi).
Ce qui pourrait changer avec la loi finance 2026
Une réforme prévoyait d’abaisser le seuil de franchise en base de TVA à 25 000€ de chiffre d’affaires, quel que soit le type d’activité. Cette mesure, initialement prévue pour mars 2025, a été suspendue jusqu’à fin 2025 en raison de fortes oppositions qu’elle a suscitées.
Le gouvernement prévoit de revenir sur cette réforme dans le cadre de la loi de finances de 2026, mais à ce jour, les seuils actuels restent en vigueur. Il est donc important de rester informé car un changement pourrait impacter rapidement votre statut fiscal.
Facturation & compta : léger, mais pas à l’arrache
Pas besoin de logiciels compliqués ou d’un comptable à temps plein. Mais être auto-entrepreneur ne veut pas dire “pas de règles”. Et certaines erreurs (facture incomplète, mentions absentes, perte de justificatif) peuvent vous coûter cher.
Voici ce que vous devez (vraiment) respecter :
Factures : ce que la loi exige, même en solo
Dès le premier euro, vous avez l’obligation d’émettre une facture pour toute vente ou
prestation, en particulier si votre client est pro. Une facture valide doit contenir 13 mentions obligatoires, dont :
- Nom, adresse et numéro SIREN
- Date de la vente / de la prestation
- Détail et quantité des biens ou services
- Prix HT et, si vous êtes non-assujetti, la mention « TVA non applicable, article 293 B
du CGI » - Modalités de paiement + pénalités en cas de retard
Utilisez un outil fiable pour ne rien oublier : Portail Auto-Entrepreneur, Henrri, Freebe…
À la loupe : 4 factures sur 10 éditées par les débutants n’ont pas la mention “TVA non applicable – art. 293B CGI”. C’est pourtant obligatoire en franchise en base. En cas de litige, cette absence peut faire sauter une vente.
Justificatifs : à conserver (vraiment) 10 ans
Toutes vos pièces comptables doivent être archivées pendant 10 ans : factures, devis, reçus, etc. Cela vaut aussi pour les documents numériques. Pas besoin de registre complexe, mais vous devez pouvoir présenter les justificatifs en cas de contrôle. Le minimum :
- Un livre de recettes (obligatoire pour tous) ;
- Un registre des achats (si vous vendez des biens).
Et les notes de frais ?
Non, vous ne pouvez pas déduire vos frais comme en entreprise classique. L’auto-entreprise fonctionne sur un abattement forfaitaire (50 % ou 34 % selon l’activité). Vous ne déclarez que le chiffre d’affaires encaissé.
Ce qui arrive vite : la facturation électronique obligatoire
Antoine, développeur freelance, envoie encore ses factures en PDF par mail. Bientôt, ce sera considéré comme non conforme. Mieux vaut s’y préparer tôt : l’outil fera le travail, mais pas si vous traînez.
- À partir du 1er septembre 2026, toutes les entreprises, y compris les auto-entrepreneurs, devront être capables de recevoir des factures électroniques
- À partir du 1er septembre 2027, elles devront également émettre leurs factures au format électronique.
Facturation électronique : de quoi on parle (vraiment) ?
La “vraie” facture électronique est :
- émise, transmise et reçue sous un format structuré (UBL, CII, Factur-X) ;
- via une plateforme agréée (comme une Plateforme de Dématérialisation Partenaire)
- avec un suivi des statuts (reçue, refusée, payée…).
Découvrez le guide complet sur la facture électronique obligatoire pour les auto-entrepreneurs.
Concrètement : que devez-vous faire maintenant ?
- Vous renseigner sur les plateformes compatibles (vous ne pourrez plus juste envoyer une facture Word).
- Anticiper la mise en place d’un outil adapté pour 2025-2026.
- Suivre l’évolution du calendrier sur le site des impôts ou via votre outil de gestion.
Si vous utilisez déjà une solution comme Portail Auto-Entrepreneur ou Freebe, vous serez guidé automatiquement
Conclusion : checklist express de vos obligations en tant qu’auto-entrepreneur
Pas besoin de devenir juriste pour gérer son statut… mais il y a des règles à suivre. Voici une
checklist express des obligations à ne pas rater :
- Immatriculer votre activité auprès du guichet unique via l’INPI
- Ouvrir un compte bancaire dédié si votre CA dépasse 10 000 € sur deux années ;
- Déclarer votre chiffre d’affaires chaque mois ou trimestre, dans les délais ; Suivre vos taux de cotisation (surtout si vous êtes en libéral, ils évoluent jusqu’en 2026) ;
- Émettre des factures avec toutes les mentions légales obligatoires ;
- Conserver vos justificatifs et pièces comptables pendant 10 ans ;
- Vous préparer dès maintenant à la facturation électronique obligatoire.
Et après ?
Appuyez-vous sur des outils comme Portail Auto-Entrepreneur, qui vous alertent, vous assistent, et vous connectent aux bonnes démarches au bon moment.
Automatisez la facturation et le suivi de vos cotisations.
Votre temps vaut plus que quelques clics perdus sur impots.gouv.fr. Structurez votre gestion, et concentrez-vous sur votre activité.
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