Le Blockchain est un mot à la mode. Pour certains, il est le nom de l’une des plus grandes révolutions technologiques de l’histoire de l’Humanité. Rien de moins. Sauf que peu de monde sait vraiment de quoi il retourne.
Quelle est la définition de la Blockchain ? La Blockchain, en un mot, c’est une technologie de stockage et de transmission d’informations sur un mode complètement décentralisé, sans instance de contrôle. C’est la technologie sous-jacente des crypto-monnaies, dont le Bitcoin. La Blockchain attire de plus en plus d’investisseurs et d’entrepreneurs de tous horizons. Selon certains experts, 10% de l’activité mondiale pourrait d’ici 2027 être basée sur l’utilisation de cette nouvelle technologie.
Dans les lignes qui suivent, nous allons définir en quoi consiste la Blockchain mais aussi et surtout présenter quelques cas d’usage. On verra enfin de quelle manière la Blockchain peut être utilisée au niveau des la gestion des process business. Cet article est une reprise d’un très bon post publié en anglais sur le blog de Process.st, une solution d’automatisation de workflows.
Sommaire
Définition de la Blockchain
On l’a dit, la Blockchain est la technologie sous-jacente au Bitcoin et aux crypto-monnaies en général. C’est son cas d’usage principal et c’est grâce au Bitcoin que la Blockchain s’est fait connaître. Essentiellement, la Blockchain est un « registre distribué » qui enregistre des transactions / des événements dans des registres virtuels décentralisés. Tout ce qui entre dans ces registres est instantanément mis à la disposition de tous les ordinateurs du réseau. Toute mise à jour des données se répercute sur l’ensemble du réseau. Les transactions sont regroupées dans des « blocs » liés entre eux – comme par des chaînes : d’où le nom, blockchain.

L’une des particularités de la blockchain, c’est que les informations qui sont enregistrées dans le registre sont automatiquement distribuées au reste du réseau MAIS ne peuvent pas être copiées ou modifiées.
Voici la définition du Blockchain selon Blockchain France : « La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle ». La blockchain, c’est à la fois une technologie de stockage de données (le registre est une base de données) et une technologie de circulation des données (peer-to-peer). La base de données que constitue le registre est partagée par tous les utilisateurs qui, chacun, peuvent exercer un contrôle sur la chaîne.
L’une des applications les plus prometteuses de la blockchain est ce qu’on appelle les « smart contracts ». Il s’agit de petits programmes qui permettent d’automatiser le respect des clauses d’un contrat, en se basant sur les informations disponibles dans les bases de données concernées. Les clauses sont encodées dans le registre et traduites informatiquement par un système de règles If ==> Then.
Découvrez quel va être l’impact de la blockchain sur l’e-commerce ?
A chaque fois, que la clause entre en jeu (par exemple, le remboursement d’une partie du billet d’avion en cas de retard du vol), les transactions sont automatiquement réalisées, sans intervention humaine. Il s’agit d’externaliser la gestion des contrats à des programmes informatiques, en quelque sorte.
De manière plus générale, il y a beaucoup d’effervescences aujourd’hui autour des usages possibles de cette technologie. Les acteurs des nouvelles technologies investissent de plus en plus dans la blockchain. Ils ont clairement compris qu’il ne s’agissait pas d’un simple phénomène de mode, mais d’une révolution en cours.
C’est le côté pratique qui nous intéresse surtout dans cet article. Vous trouverez des tas d’articles vous expliquant (mieux qu’ici d’ailleurs) en quoi consiste la Blockchain, comment ça marche, etc. En revanche, les articles consacrés au champ d’application de cette technologie se font plus rare. La blockchain, comme nous le verrons, peut avoir un impact énorme sur les process business et la gestion des opérations. Un dernier point. Selon nous, la blockchain n’est qu’un outil au service d’applications business concrètes. Elle n’a d’intérêt que si elle permet de créer de la valeur ou de réduire des coûts. Beaucoup de startups dans la blockchain se sont rapidement effondrées faute d’avoir étudié en amont l’intérêt pratique et business des applications développées. La blockchain sert à résoudre des problèmes et à améliorer des processus, ou ne sert à rien du tout. Comme toute technologie, la blockchain ne créé pas de valeur par elle-même. Elle doit être au service d’une stratégie, d’usages et d’objectifs clairement identifiés. Elle est un outil.
Découvrez comment valider un concept business avec une landing page.
5 cas d’usage prometteurs de la technologie blockchain
Comme le montre le schéma ci-dessous, la blockchain a de nombreuses applications autour des smart contracts, des monnaies numériques, de la sécurisation des transactions et de l’enregistrement des données.

Voici 5 cas d’usage de la blockchain. Il s’agit, selon les cas, d’usages potentiels ou d’usages réels, déjà implémentés dans certaines organisations.
#1 Les « smart contracts » ou la blockchain appliquée à l’exécution des termes contractuels
Le concept de « smart contracts » (que l’on traduit parfois en français par « contrats intelligents ») est assez ancien, puisqu’il remonte à 1993. Mais cela ne fait que quelques années que l’on en parle vraiment. Plus précisément, depuis 2013, avec le lancement du projet Ethereum. Ethereum est un protocole d’échanges décentralisés qui permet à ses utilisateurs de créer des smart contracts. Ces smart contracts, comme on l’a dit plus haut, sont basés sur des protocoles informatiques qui permettent d’automatiser l’exécution des termes des contrats – le paiement d’une indemnité par exemple en cas de non exécution d’une clause. Pour cela, Ethereum utilise une monnaie, un unité de compte appelée « Ether ». L’Ether est aujourd’hui la deuxième crypto-monnaie, juste derrière le Bitcoin.

Les usages potentiels des smart contracts sont énormes.Les smart contracts permettent de s’assurer du respect des termes du contrat et de lutter contre toutes les fraudes associées à l’exécution ou à la non-exécution de ces contrats. Tous les secteurs d’activité, on pourrait même dire toutes les activités humaines, sont ou peuvent être régis par des contrats. Le champ d’application des smart contracts est donc immense. Les smart contracts pourraient, d’ici quelques années, révolutionner le champ juridique et l’organisation des métiers du droit. Les smart contracts ne se conjuguent pas qu’au futur. Certaines sociétés en font déjà usage. C’est le cas du service de location de vélo Slock.it par exemple, qui utilise la technologie des contrats intelligents pour contrôler le déverrouillage des vélos utilisés par les utilisateurs de l’application. On peut très bien imaginer à l’avenir l’exploitation de cette technologie par des entreprises comme Airbnb.
Découvrez comment améliorer l’UX de votre app / site web avec des micro-interactions.
#2 Le stockage cloud ou l’art de partager son disque dur
La blockchain peut être utilisée pour décentraliser le stockage de données dans le cloud. L’idée est de mettre à disposition des autres utilisateurs l’espace de stockage dont vous disposez sur le serveur cloud mais que vous n’utilisez pas. Contre rémunération en crypto-monnaie.

Cela pourrait permettre à des millions de personnes de recevoir un flux régulier de monnaie et aux entreprises de réduire significativement le coût de stockage de leurs données. En clair, cette application de la blockchain, c’est comme Airbnb, sauf qu’il n’est pas question de logements, mais de disques durs ! Plusieurs sociétés travaillent sur le sujet. Storj prévoit le lancement de son application dans un peu moins d’un an. D’autres acteurs, comme Filecoin, sont aussi sur les starting blocks.
#3 Le tracking de la supply-chain
La plupart des choses que nous achetons sont produits par plusieurs entités, par une chaîne de fournisseurs qui vendent chacun leurs composants à une entreprise qui assemble le tout et commercialise le produit final. Le problème, avec ce mode d’organisation de la production, c’est qu’en cas de composant défaillant, c’est la marque qui vend le produit final qui endosse toute la responsabilité. La blockchain pourrait être utilisée pour tracer la chaîne logistique, contrôler la qualité aux différentes étapes du cycle de production et protéger les entreprises contre les problèmes liés à leurs fournisseurs. Plusieurs sociétés, comme Provenance ou SkuChain, proposent des solutions de tracking de la supply chain basées sur la blockchain et plutôt prometteuses.

#4 L’automatisation du paiement des salaires
La blockchain a ses racines dans les crypto-monnaies. Utiliser cette technologie pour gérer la paie des salariés fait donc totalement sens. Comme l’explique un journaliste du site Entrepreneur, « Si votre entreprise paie régulièrement des salaires à des travailleurs étrangers, incorporer le Bitcoin dans le processus de paie peut contribuer à réduire significativement les coûts », c’est-à-dire tous les coûts liés au transfert de monnaie à l’international. Des applications permettant de régler les salaires en bitcoins existent déjà. On peut citer par exemple Bitwage.
Par ailleurs, l’utilisation d’un registre virtuel permet d’enregistrer toutes les transactions dans un ordre chronologique et de tracer ainsi tous les flux d’argent. On peut émettre des doutes en pensant à la volatilité du cours du Bitcoin, mais il est très probable que des solutions alternatives basées aussi sur la blockchain émergent dans les années à venir.
Découvrez notre article « Définition de Data Science – Le guide pour les débutants intelligents« .
#5 Le vote électronique
Le vote électronique fait encore débat, particulièrement en France. On critique l’opacité des systèmes de vote électronique, leur vulnérabilité, le manque de contrôle. Le développement de la blockchain vient bouleverser ce secteur. Plusieurs modules de vote électronique basés sur la blockchain (Ethereum) ont déjà vu le jour (voir cet exemple, entre autres). L’utilisation de la blockchain pour sécuriser les systèmes de vote électronique n’en est qu’à ses débuts. Les opportunités dans ce domaine sont réelles.
Comment utiliser la blockchain au service de l’amélioration des processus business ?
Nous avons vu quelques-uns des exemples d’utilisation de la technologie en dehors des crypto-monnaies. On perçoit maintenant tout le potentiel de cette technologie et la très grande diversité de ses champs d’application. Mais comment traduire ces exemples dans le cadre d’une gestion des processus business ? Il y a énormément d’exemples d’utilisation de la blockchain pour rendre les process plus efficaces. En voici quelques uns :
- Le modèle de sécurité rattaché à la Blockchain (modèle « Zero Trust »), qui consiste à décentraliser le contrôle des transactions permet aux entreprises de collaborer plus facilement entre elles. Quand plusieurs entreprises participent à un même process, il y a toujours des difficultés liés au contrôle des transactions, des risques en matière de sécurité des échanges. La blockchain signifie qu’il n’y a pas d’instance de pouvoir centralisée au sein des relations inter-entreprises. La blockchain permet donc aux entreprises de collaborer entre elles sans devoir faire appel à un tiers.
- Les smart contracts peuvent être intégrés à la cartographie des processus inter-entreprises et utilisés pour automatiser les échanges.
- La blockchain peut être utilisée pour automatiser les paiements à l’intérieur de l’entreprise – via des crypto-monnaies.
- Le fait de disposer d’un registre digital entièrement sécurisé et transparent permet de limiter les litiges. Le registre permet de savoir qui a fait quoi et de tracer les problèmes jusqu’à leurs racines.
- Les technologies de cryptage utilisées dans la blockchain permettent de renforcer la protection des données personnelles et de déterminer qui a accès à quelles information.
Conclusion
Il est difficile aujourd’hui de dire si la blockchain révolutionnera ou non les processus business. La raison principale de cette incertitude, c’est que la plupart des challenges auxquels font face les entreprises en matière de gestion des process sont moins d’ordre technologique qu’organisationnel et humain. Et puis, certains des défis qui font appel à de la technologie peuvent être solutionnés par d’autres technologies que la blockchain.
La blockchain peut être utilisée pour automatiser les échanges et les process entre les différentes entités. Mais cette automatisation, précisément, peut faire naître des risques en matière de qualité – indépendamment d’ailleurs de la qualité ou non du registre utilisé pour enregistrer les transactions. La blockchain est fascinante dans son fonctionnement et dans ses applications potentielles, mais elle pose autant de questions qu’elle n’en résout. Mais c’est peut-être le destin de toutes les technologies nouvelles.
Recevez nos actualités chaque semaine
En vous inscrivant vous acceptez notre
politique de protection de données
personnelles.
Aucun commentaire